Partie 1
Tel que vu la semaine précédente, les épisodes lombalgiques surviennent à un taux de récurrence élevé dans la population. De plus, 75 % des personnes ayant eu un problème de lombalgie auront des récidives. Or, un plan de réadaptation adéquat comprennant des execices adaptés et une progression en finesse est nécessaire pour contrer ou du moins réduire les conséquences de ce fléau. Selon les guides de pratiques cliniques, le triage et la classification sont clés dans la réussite d'un prise en charge. Le triage permet de déterminer si le mal de dos est un cas de lombalgie grave, de lombalgie mécanique avec composante neurologique ou de lombalgie mécanique simple.
En effet, la rencontre du patient avec un intervenant de première lignée, souvent un physiothérapeute, est primordiale afin d'écarter les cas de lombalgie grave. Heureusement ce cas est plutôt rare, il touche moins de 3% de la population et doit être référé à un spécialiste. La lombalgie grave peut résulter d'une compression de la moelle épinière (queue de cheval), d'un cancer, d'une infection ou d'un traumatisme violent. Les signes et symptômes sont essentiellement d'ordre neurologique, bilatéral ou unilatéral, les douleurs ne sont pas soulagées par le repos et dans certains cas, elles peuvent être caractérisées par un dysfonctionnement des sphincters. Dans les cas de lombalgies graves, le patient est transféré au médecin qui procédera à de l'imagerie (IRM) pour éventuellement procéder à une intervention chirurgicale.
Dans les deux autres catégories du triage, le physiothérapeute pourra intervenir avec un traitement conservateur. Ses traitements seront guidés selon un système de classification basé sur les symptômes ressentis par le patient suite à une série de manoeuvres et/ou mouvements suivant les règles de prédiction clinique (CPR). Par exemple, un personne présentant un mal de dos pourrait préférer la flexion du tronc plutôt que l'extension du tronc, ici on parle de la direction préférentielle du mouvement.
Afin de différencier la lombalgie mécanique avec composante neurologique de celle simple, il faut s'attarder aux symptômes et signes. En fait, toute atteinte neuronale est caratérisée par des engourdissements ou paresthésies de la région douloureuse. Dans certains cas, les patients se plaignent de douleurs sous le genou. Lorsqu'une racine nerveuse a été endommagée, on observe des dérangements dans les réflexes, la réponse motrice ou de l'entrée sensorielle. Dans le cas de la lombalgie mécanique simple, la moins dommageable, la douleur varie selon la période de la journée ou de l'activité pratiquée.
En conclusion, ce texte résume le triage en trois catégories des cas lombalgiques selon le Guide de Pratique CLIP. Dans la suite (Partie 2), il sera question de séparer les différents stades des maux de dos ainsi que les lignes directrices des traitements recommandés pour chacun.
D'ici là, portez-vous bien et n'hésitez pas à poser vos questions!
Saskia et David
Références:
1. Guide de Pratique CLIP (Clinique des Lombalgies interdisciplinaires en Première Ligne), Dr Michel Rossignol, Bertrand Arsenault et al. 2006