Saturday 23 February 2013

Alors quoi faire avec les cas de lombalgies?

Partie 2

Bonjour à tous!

Il y a environ 2 semaines de cela, vous avez lu  dans la partie 1 (sinon allez vite le faire)  qu 'il existe une classification des cas de lombalgies selon leurs signes et symptômes. Or cette semaine, il sera question de déterminer le stade pour ainsi connaître les traitements recommandés pour chacun d'eux.

En effet, il existe 3 stades: la lombalgie aiguë, la lombalgie subaiguë et la lombalgie persistante. La première caractérise une lombalgie diagnostiquée depuis 1 à 4 semaines, le cas subaiguë se situe entre 4 à 12 semaines puis la persistante lorsque la lombalgie dure depuis plus de 12 semaines.


LOMBALGIE AIGUË

Dans un premier temps, le patient recevra une ordonnance pour des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Ceux-ci sont des analgésiques visant à atténuer la douleur et l'inflammation. Les deux plus connus sont l'aspirine et l'ibuprofène. De plus, des relaxants musculaires peuvent être prescrits pour engendrer un relâchement musculaire des dorsaux. Le physiothérapeuthe effectuera des manipulation, mobilisation et des exercices dans la direction préférentielle. De plus, il leur est vivement conseillé de demeurer actif. En effet, par peur d'augmenter leurs maux, certains cessent toute activité. Cela peut devenir problématique car ils plongent dans l'isolement et se centralisent sur leur douleurs. De plus, cela nuit grandement au rétablissement. Ils peuvent marcher et réaliser leur activités quotidiennes légères.


LOMBALGIE SUBAIGUË

À cette étape, le patient peut opter pour des exercices généraux afin d'être en bonne condition physique pour mieux se rétablir. Par exemple, des scéances d'entraînement regroupant du cardiovasculaire sur escaladeur,renforcement musculaire (gainage abdominale) et étirement sont de mises. L'intervention d'une équipe multidisciplinaire, avec des kinésiologues en autres, a démontré d'excellents résultats.


LOMBALGIE PERSISTANTE

Les recommandations concernant le cas précédent demeurent à ce stade. À cela,  peut s'ajouter la thérapie comportemantale (ergothérapie). Notamment, lors de douleurs persistantes il faut développer des techniques de gestion de la douleur et de respiration. Il est primordial d'adopter une saine hygiène de vie. Les patients ayant une lombalgie persistante doivent savoir comment éviter d'aggraver leur cas et doivent ajuster leur poste de travail tout comme leur poste de loisirs ( télévision, ordinateur) de façon ergonomique (sujet éventuel qui sera abordé).




Références:
1. Guide de Pratique CLIP (Clinique des Lombalgies interdisciplinaires en Première Ligne), Dr Michel Rossignol, Bertrand Arsenault et al. 2006

Saturday 16 February 2013

Les personnes à risque

La lombalgie affectera un jour ou l'autre plus de 75% de la population. Toutefois, des circonstances feront en sorte que certaines personnes seront plus exposées à la lombalgie que d'autres. Sur une base quotidienne, les personnes travaillant en position debout ou assise durant de longues heures, manipulant de lourdes charges, se penchant vers l'avant ou effectuant des torsions du tronc mettent constamment le bas du dos à rude épreuve. La situation d'une femme enceinte, bien qu'un événement extraordinaire, augmente malgré elle les risques de maux de dos.


Par une brève analyse biomécanique, nous allons brièvement voir pourquoi ces situations augmentent ce risque de contracter une lombalgie. 


Un travailleur debout ou assis pendant de longues heures est à risque à cause du phénomère des forces de compression. Les disques invertébraux sont constamment soumis à une force de compression, surtout entre les disques L1 à S1, qui représentent le bas du dos, où les forces sont les plus importantes. Le seul véritable moment où cette force est pratiquement nulle survient lorsqu'on est couché sur le dos. Aussi surprenant qu'il le soit, un travailleur en position assis est soumis à une plus grande force de compression que debout, si sa courbe lombaire (lordose) est mal supportée par le dossier de sa chaise.    


Un travailleur manipulant de lourdes charges est à risque puisque la force de compression va être augmentée quand il soulèvera cette charge. La force de compression augmente par rapport à la hauteur qu'il doit lever cette charge. De plus, si le travailleur emploie une mauvaise posture ou technique, il devra donc compenser en appliquant une force excessive au niveau des muscles du dos, des ligaments et des tendons afin de manipuler sa charge. Cet effort excessif et répétitif peut éventuellement mener à des lésions au niveau de ces structures. Comme on le verra au cours des prochaines semaines, soulever une charge en se penchant vers l'avant peut être problématique, car cela augmente la pression sur les disques invertébraux. À l'opposé, en utilisant une technique plus appropriée telle que le squat, il est possible de diminuer cette pression.

Une contraction musculaire statique, soit une contraction musculaire maintenue sans relâchement, entraîne une diminution de l'apport sanguin, ce qui provoque une augmentation de la fatigue musculaire. Par conséquent, les déchets métaboliques s'accumulent puisque la  diminution de la circulation sanguine ne permet pas son élimination. L'intensité du risque dépend alors de la posture et de la durée du maintien de cette posture. Une personne qui doit donc maintenir une flexion du tronc pendant des longues heures, par exemple, une personne  assise au bureau ayant le dos courbé pendant ses huit de travail, augmente ainsi de façon significative ses risques de blessures.


On peut également appliquer ce concept pour les femmes enceintes. Ces dernières sont à risque, car elles supportent un poids supplémentaire de 9 kg à 12 kg. Au niveau biomécanique, cela amène donc le tronc à se pencher vers l'avant en tout temps, alors que les muscles lombaires sont constamment sollicités et contractés afin de permettre à la femme de garder la position verticale le plus possible. On est donc en présence d'une situation de contraction musculaire statique. De plus, le fait d'être incliné vers l'avant augmente également la pression sur les disques invertébraux.


       


Références:

-Lombalgie - Passeport Santé
http://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=lombalgie-pm-personnes-a-risque

-Qu'est-ce que la lombalgie?
http://www.pharmaciedelepoulle.com/Lombalgies.htm

-Notes de cours de Stéphane Patenaude, M.Sc. CCPE, Ergonome

Monday 4 February 2013

Alors quoi faire avec les cas de lombalgie?

Partie 1

Tel que vu la semaine précédente, les épisodes lombalgiques surviennent à un taux de récurrence élevé dans la population. De plus, 75 % des personnes ayant eu un problème de lombalgie auront des récidives. Or, un plan de réadaptation adéquat comprennant des execices adaptés et une progression en finesse est nécessaire pour contrer ou du moins réduire les conséquences de ce fléau. Selon les guides de pratiques cliniques, le triage et la classification sont clés dans la réussite d'un prise en charge. Le triage permet de déterminer si le mal de dos est un cas de lombalgie grave, de lombalgie mécanique avec composante neurologique ou de lombalgie mécanique simple.



En effet, la rencontre du patient avec un intervenant de première lignée, souvent un physiothérapeute, est primordiale afin d'écarter les cas de lombalgie grave. Heureusement ce cas est plutôt rare, il touche moins de 3% de la population et doit être référé à un spécialiste. La lombalgie grave peut résulter d'une compression de la moelle épinière (queue de cheval), d'un cancer, d'une infection ou d'un traumatisme violent. Les signes et symptômes sont essentiellement d'ordre neurologique, bilatéral ou unilatéral, les douleurs ne sont pas soulagées par le repos et dans certains cas, elles peuvent être caractérisées par un dysfonctionnement des sphincters. Dans les cas de lombalgies graves, le patient est transféré au médecin qui procédera à de l'imagerie (IRM) pour éventuellement procéder à une intervention chirurgicale.


Dans les deux autres catégories du triage, le physiothérapeute pourra intervenir avec un traitement conservateur. Ses traitements seront guidés selon un système de classification basé sur les symptômes ressentis par le patient suite à une série de manoeuvres et/ou mouvements suivant les règles de prédiction clinique (CPR). Par exemple, un personne présentant un mal de dos pourrait préférer la flexion du tronc plutôt que l'extension du tronc, ici on parle de la direction préférentielle du mouvement.


Afin de différencier la lombalgie mécanique avec composante neurologique de celle simple, il faut s'attarder aux symptômes et signes. En fait, toute atteinte neuronale est caratérisée par des engourdissements ou paresthésies de la région douloureuse. Dans certains cas, les patients se plaignent de douleurs sous le genou. Lorsqu'une racine nerveuse a été endommagée, on observe des dérangements dans les réflexes, la réponse motrice ou de l'entrée sensorielle. Dans le cas de la lombalgie mécanique simple, la moins dommageable, la douleur varie selon la période de la journée ou de l'activité pratiquée.


En conclusion, ce texte résume le triage en trois catégories des cas lombalgiques selon le Guide de Pratique CLIP. Dans la suite (Partie 2), il sera question de séparer les différents stades des maux de dos ainsi que les lignes directrices des traitements recommandés pour chacun.


D'ici là, portez-vous bien et n'hésitez pas à poser vos questions!

Saskia et David


Références:
1. Guide de Pratique CLIP (Clinique des Lombalgies interdisciplinaires en Première Ligne), Dr Michel Rossignol, Bertrand Arsenault et al. 2006